Le labour est un travail du sol avec retournement profond de 20 à 25 cm en général, qui permet d’enfouir les graines d’adventices pour réduire le stock semencier
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L’enfouissement du stock semencier par le labour entraîne la mise en dormance voire le blocage de la germination des semences.
Il permet aussi une diminution du taux de germination par effet de dilution des semences sur l’épaisseur travaillée, et la destruction des adventices germées.
Le labour perturbe également le développement des rhizomes des vivaces
- Flore à stock semencier peu persistant : dans le cas du vulpin avec un TAD (Taux Annuel de Décroissance) de 69 %, il ne reste après 2 ans d’enfouissement que 10% de semences potentiellement viables. La proportion de graines viables dans le sol diminuant rapidement, la majorité des semences enfouies lors d’un premier labour devient inapte à germer avant sa remontée en surface lors du labour suivant. Un laps de temps de 2 ans entre les deux labours permet de profi ter de manière optimale de la mortalité des graines.
- Flore à stock semencier persistant : dans le cas du chénopode avec un TAD de 35 %, il reste 40% de semences potentiellement viables après 2 ans d’enfouissement. L’efficacité du labour dépend de sa fréquence, et implique l’enfouissement des graines d’adventices pendant une durée plus importante pour qu’elles perdent leur capacité de germination. Plus l’intervalle entre les deux labours est long, plus cette proportion diminue. Par contre, avec un labour annuel, une forte proportion des semences d’adventices enfouies seront encore capables de germer lorsqu’elles remonteront à la surface.
Mise en oeuvre de ce moyen
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Le Production Intégrée est compatible avec le non-labour permanent. Cependant, se priver d’un moyen agronomique comme le labour nécessite en contre-partie, une utilisation accrue des autres moyens agronomiques : par exemple le travail superfi ciel du sol en interculture ou le retard de la date de semis des céréales d’hiver et bien sûr une succession de cultures la plus diversifi ée possible
Résultats d'expérimentations :
- Effet à long terme du travail du sol sur les levées d'adventices
Le modèle démographique Alomysys mis au point par l’INRA de Dijon, permet de réaliser une simulation sur le long terme des populations de vulpin (TAD élevé). L’exemple ci-dessous compare 3 systèmes de travail du sol dans le cadre d’une rotation maïs-blé : (1) sans labour ; (2) avec labour annuel ; (3) avec un labour tous les 2 ans. Le modèle repose sur l’hypothèse que le vulpin n’infeste que le blé, le vulpin ne lève pas dans la culture de maïs. De même, l’herbicide en blé est supposé effi cace à 95 %
Résultats
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- Effet du Labour ou non labour sur l'IFT herbicides
IFT total herbicides | IFT herbicides interculture | |||
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Fermes conventionnelles (enquête) | 8 fermes PI | Fermes conventionnelles (enquête) | 8 fermes PI | |
Labour | 1.96 | 1.77 | 0.24 | 0.07 |
Non-labour permanent | 2.16 | 1.88 | 0.42 | 0.24 |
Dans les systèmes en non-labour permanent, l’IFT herbicides est plus élevé, à cause d’un usage plus important d’herbicides en interculture. Dans le groupe des 8 fermes pilotes picardes en Production Intégrée, la mise en place de Systèmes de Culture Intégrés permet d’avoir un IFT herbicides d’interculture quasi nul pour les systèmes en labour et de le diminuer de 50% par rapport aux parcelles de l’enquête en non-labour.
Le raisonnement économique du labour doit se faire selon une approche globale de la gestion des adventices. Cela signifie qu’il faut tenir compte du déchaumage dans la gestion du travail du sol.
Exemple dans les fermes pilotes PI de Picardie | Fermes en labour (5) | Fermes en non labour (3) | ||
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2002 | 2008 | 2002 | 2008 | |
Pourcentage de labour | 74% | 41% | 49% | 0% |
Nombre de déchaumage | 0.94 | 1.51 | 1.54 | 2.25 |
Temps de travail labour + de=échaumage (h/ha) | 1.25 | 1.08 | 1.19 | 0.9 |
Cout (matériel + main d'oeuvre + carburant) (€/ha) | 68 | 62 | 68 | 55 |