Une succession culturale avec une diversité des périodes de semis et des cycles culturaux, évite la sélection d’une flore adventice spécialisée et concurrentielle calée sur le cycle des cultures et donc plus difficile à détruire.
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Mode d’action de la succession culturale sur les adventices :
La période de levée des adventices présentes coïncide avec les périodes de semis des cultures de la succession. Les adventices rencontrées dans les cultures semées à l’automne ne sont pas les mêmes que celles rencontrées dans les cultures de printemps. Plus la rotation sera longue avec une diversifi cation des périodes de semis, plus la fl ore adventice sera également diversifi ée et peu concurrentielle. Sa destruction sera alors facilitée par les moyens de lutte physique ou chimique. La diversifi cation des dates de semis et des cycles culturaux est d’autant plus effi cace que la période de levée préférentielle des adventices est étroite.
Exemple : le vulpin est beaucoup moins présent dans les cultures de printemps car la majorité des levées est concentrée à l’automne. Un semis de printemps permettra de casser son cycle de développement de manière très effi cace. Par contre, cet effet sera beaucoup moins marqué pour le pâturin qui lève de manière plus continue tout au long de l’année.
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Mise en œuvre de ce moyen :
- La succession culturale doit être complétée par d’autres techniques telles que le travail du sol, le désherbage mécanique,…, pour être efficace contre les adventices.
- La règle préconisée est :
- Alterner des cultures d’automne/hiver et de printemps afin de permettre une rupture dans le cycle de développement des adventices grâce à une distribution la plus large possible des dates de semis sur la rotation.
- Viser un peu plus de 50 % de cultures d’hiver dans la succession culturale permet de prévenir le développement d’adventices printanières dont le TAD (Taux Annuel de Décroissance) est généralement faible. Pour les adventices à levée automnale dont le stock semencier est peu persistant, une année de rupture avec une culture de printemps ou d’été permet de faire diminuer signifi cativement le stock semencier. En revanche, la coupure entre 2 cultures de printemps doit être plus longue pour avoir plus d’effet sur le stock de semence des adventices, au TAD souvent plus faible.
- Une période d’interculture longue tous les 2-3 ans, combinée au retard de la date de semis des céréales d’hiver permettent de multiplier les effets faux-semis grâce aux passages de travail superficiel du sol plus nombreux.
A Fort Risque en Adventices | A Faible Risque en Adventices | ||
Et les cultures pluriannuelles ?
L’introduction d’une luzerne ou d’une prairie temporaire permet de diminuer le stock semencier en maintenant les graines enfouies pendant plusieurs années. De plus, l’exploitation régulière de ces cultures par fauche ou pâture permet de supprimer les adventices levées avant la production de graines et de réduire la pression en vivaces
- Effet du nombre de cultures dans la succession sur la densité d’adventices
D’après ces résultats, le salissement des parcelles avant le semis des céréales est inversement proportionnel au nombre de cultures dans la rotation. L’optimum se situe ici à partir de 5 cultures différentes. Ce résultat n’est cependant valable que s’il y a une diversité suffi sante de dates de semis dans la succession culturale. |
- Effet du type de système de culture sur le type d’adventices préoccupantes pour l’agriculteur (Résultats d’une enquête réalisée en 2008 par Agro-Transfert sur 61 parcelles en Picardie)
Cette enquête réalisée auprès d’agriculteurs conventionnels a montré que le type de flore est très lié au type de système de culture. Quand il y a une dominante de cultures d’hiver, les adventices préoccupantes sont majoritairement à levée automnale. Inversement, dans les systèmes à dominante de cultures de printemps, elles sont plutôt à levée printanière. Les systèmes avec environ 50% de cultures d’hiver présentent une diversité du type d’adventices qui sont chacune moins citées que dans les systèmes les favorisant. L’usage d’herbicides (IFT) est moins important dans ces systèmes équilibrés. Les systèmes avec cultures pluriannuelles, peu représentés dans l’échantillon, présentaient l’IFT herbicides le plus faible (1,52). |
Que l’on soit en contexte de prix élevés ou bas, avec des rendements élevés ou faibles, les estimations montrent que la mise en œuvre de systèmes intégrés n’a pas ou peu d’impact négatif économiquement. Le temps de travail se répartit différemment tout au long de l’année et présente moins de pointes.
« La construction d’une rotation à base d’agronomie permet de gérer les parcelles non pas au coup par coup, mais à partir d’une stratégie étalée dans le temps. Le regard porté sur la succession des cultures n’est plus l’examen de photos annuelles successives, mais bien la compréhension d’un fi lm où les actions d’une année conditionnent le scénario futur. »